Dans mon cours de FLE nous aimons beaucoup l'histoire.En profitant de la célébration de la Semaine de la presse et des médias , je me suis lancée à la découverte des origines de la presse en France et je suis tombée sur ce personnage dont la vie j'ai trouvé passionnante. Il y a un prix littéraire en France qui perpétue son souvenir: le prix Renaudot.
Théophraste Renaudot, naquit en 1586 à Loudun (Vienne), dans une famille
protestante aisée. Il quitta Loudun en 1602, afin de faire ses études à Paris,
puis à Montpellier en 1605. Il fut reçu docteur en 1606, à vingt ans !
S'estimant trop jeune pour exercer sa profession de médecin, il voyagea
beaucoup (Suisse, Italie, Allemagne, Angleterre, etc.) et revint dans sa ville
natale.
Le 10 juin 1608, il épousa Marthe du Moustier et s'installa comme médecin.
Il est fort probable que le jeune couple vécut dans la maison natale de
Théophraste, aujourd'hui transformée en musée. Il fabriqua avec un ami
apothicaire, Jacques Boisse, un médicament, qu'il présenta alors comme une
sorte de panacée.
Par l'intermédiaire de son ami, le père Joseph, Renaudot rencontra et se
lia d'amitié avec le jeune évêque de Luçon, futur cardinal de Richelieu.
Richelieu devint donc l'ami, puis le protecteur, de Renaudot et l'aida à faire
confirmer ses multiples brevets.
Un Traité des Pauvres lui vaut en 1612 un premier brevet royal pour un
projet de "bureau d'adresses" (nos "petites annonces").
Renaudot voulait créer un bureau de placement censé permettre la diminution des
vagabonds et de la pauvreté. Très rapidement, ce bureau diversifia ses
activités et devint une agence de renseignements de tous ordres et qui
enregistrait les demandes d'emplois, les propositions de vente, d'achat, les
déclarations de toute nature.
Renaudot est alors nommé médecin du Roi et a la charge "de s'employer
au règlement général des pauvres du Royaume".
En 1618, il œuvre toujours à l'accomplissement de cette tâche et obtient le
titre de Commissaire Général des Pauvres du Royaume.
En 1626, Renaudot, installé à Paris depuis 1625 (année qui suit l'entrée de
Richelieu au Conseil du Roi), se convertit au catholicisme. Il ouvrit alors,
dans l'île de la Cité, rue de Calandre, à l'enseigne du Grand Coq, son bureau
d'adresses et de rencontres.
En 1631, Renaudot, qui n'a cessé d'élargir les domaines d'activité de son
bureau d'adresses, y installa sa Gazette (dont l'appellation provient du nom
d'une pièce de monnaie italienne, la Gazetta, que l'on utilisait pour acheter
les Nouvelles de l'époque) et son imprimerie, et y édita à partir du 1er juin
1632 sa Feuille du bureau d'adresses. Il créa les Conférences du Bureau
d'Adresse, où l'on débattait d'idées politiques, religieuses, philosophiques et
scientifiques.
Avec la création de sa Gazette, en 1631, Renaudot imprime le premier
journal français et devient le premier journaliste officiel.
En 1637, un brevet vint consacrer les opérations de prêts sur gage et de
ventes aux enchères qui avaient lieu à son bureau et qui le transformaient en
salle des ventes et en un mont-de-piété.
La même année, il obtint un autre brevet royal, qui reconnaissait le
dispensaire de soins gratuits (les Consultations Charitables) que Renaudot
avait créé avec l'aide de médecins, de chirurgiens et de pharmaciens.
Ces ingénieuses inventions ne furent pas au goût de tous, notamment de la
Faculté de Médecine de Paris, incarnée en la personne de Guy Patin, ennemi juré
de Théophraste Renaudot. Les théories médicales et les méthodes de Renaudot
étaient contraires à l'enseignement scolastique. En outre, le protégé de
Richelieu, également historiographe du Roi, s'était créé beaucoup d'ennemis à
Paris, au Parlement.
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